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Anonymous
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je cours sans fin et sans bruit où glissent les ombres de l'ennui
pour fuir ce que je laisse en arrière au bord des sentiers solitaires
Il lui arrivait de songer, parfois, à quel point il était curieux que son affliction lui fasse sillonner Hyrule plus encore que lorsqu'il avait encore tout d'un Korogu comme les autres. Sa condition lui ouvrait les portes de lieux dont il n'avait jamais entendu que des contes, ou dont il s'était à peine approché pour certains – tout cela grâce au concours de la généreuse princesse Zelda. Sa sollicitude envers lui touchait son petit cœur sylvestre, et peut-être plus pour les efforts qu'elle déployait à son égard que pour lui-même, il espérait toujours qu'un remède finisse par être trouvé. Et d'un autre côté ... la perspective avait quelque chose d'effrayant. Il avait tout oublié de sa vie d'avant, et (re)devenir un être dont il ne lui restait aucun souvenir lui semblait, dans une certaine mesure, affolant.

Lorsque son séjour au sein du domaine Zora avait touché à sa fin et qu'on l'avait interrogé sur sa prochaine destination, il n'avait pas eu à réfléchir bien longtemps avant d'évoquer Akkala. La proximité du domaine avec le village d'Euzero était suffisamment moindre pour qu'il envisage de s'y rendre en espérant ne croiser que peu de danger, et surtout, il avait deux personnes à y voir. Le mystérieux Vendeur de Masques, sur lequel il jouait un véritable coup de dé, incapable de savoir si lors de sa venue, il ne serait pas plutôt parti en vadrouille dans le reste d'Hyrule. Et son cher ami Moineau, dont le mutisme n'enlevait rien à la conversation, et qu'il n'avait pas eu le loisir de voir depuis un peu trop longtemps.

Il avait donc quitté les Zoras pour entamer son voyage de la même manière dont il procédait toujours, à savoir troquer sa forme de Kokiri contre celle de Korogu et user de sa fidèle branche aux feuilles en hélices pour sillonner les airs. En dépit de quelques contretemps dus à des vents parfois si forts qu'ils faisaient dévier sa trajectoire, le village d'Euzero finit par lui apparaître, visible dans la nuit par les nombreux feux et lanternes qui y brûlaient.

Il met pied à terre aux abords du village, et reprend sa forme de Kokiri qu'on lui connaît mieux. Pénétrant sans grand difficulté dans l'enceinte d'Euzero, il évolue parmi les échoppes avec un émerveillement dissimulé par son masque, tout en prenant bien entendu garde à rester à bonne distance des passants.

À mesure qu'il progresse, l'odeur de la nourriture se fait de plus en plus présente. Il devine aisément qu'il approche de l'endroit où doit officier son compagnon cuisinier. Le voilà, d'ailleurs – il finit par le repérer, enfin – posté à l'extérieur d'une taverne, à s'affairer au-dessus d'une marmite bouillonnant sur un feu généreux. Conitus accélère le pas, profitant d'un moment où son ami semble moins sollicité par les travailleurs affamés du village pour s'approcher.

Moineau ! s'écrie-t-il.

Il dresse sa petite silhouette sur la pointe des pieds, se faisant un peu plus grand qu'il ne l'est réellement.

Ce que je suis content de te voir ! Ça fait si longtemps !

Légère pause avant qu'il ne reprenne :

Je vois que tu travailles, on pourra se retrouver quand tu auras fini si tu veux ?

Loin de lui l'idée de te déranger en plein labeur. Et c'est que vous en avez, du temps perdu à rattraper, tous les deux.

@Moineau | village d'Euzero | juillet