Dans la peau d'un bokoblin | ft. Nalrah

15/07/2023

@Nalrah | camp bokoblin | 19.07

Avec Pru'Ha, on sortait parfois du village pour tout un tas d'raisons : mettre la main sur l'ingrédient d'une potion, écouter l'témoignage d'un gusse sur les ch'mins. Lors d'une virée sur les monts géminés, j'avais cru voir une drôle de montgolfière pleine de loupiotes. Ma cheffe m'expliqua qu'un zigoto y voyageait et possédait tout un tas d'pièces d'équipement. Parmi elles, certaines permettaient de s'fondre parmi les monstres et d'jamais s'faire attaquer (tant qu'on restait crédible).

Aussitôt m'vint une idée plutôt chouette : étudier ces créatures malfaisantes mais en s'faisant passer pour une des leurs ! Certaines données manquaient : on savait pas trop leur organisation interne, les rapports entre elles, leur façon d'communiquer (les bruits d'cors mis à part)... plus j'y réfléchissais et plus ma curiosité m'dévorait la caboche.

- Tu n'as qu'à proposer l'idée à Nalrah ! me conseilla Pru'Ha. Elle s'intéresse à ces choses-là, tu n'auras pas de mal à la convaincre.

Nalrah ? J'faisais pas trop gaffe aux aut' scientifiques sheikahs, moi. Affairée comme j'l'étais, leur présence m'indifférait. Mais là, il était hors de question d'partir seule.
Avant d'quérir son aide, j'employai donc ma grand-mère et deux autres anciennes pour confectionner des masques bokoblins. Trouver les teintures et matériaux fut une vraie galère ! Mais ça en valut la peine ; si on plissait les yeux, on y voyait qu'du feu. Ces bestioles manquaient tout l'temps leur cible, elles risquaient pas d'remarquer quoi qu'ce soit.

Ni une ni deux je vins trouver Nalrah et lui déballa mon plan, l'un des masques dans les pognes. On partit dès le lendemain matin, en direction du camp bokoblin le plus proche. J'embarquai tout d'même mon arc et mes flèches, pour nous prémunir au cas où les choses tourn'raient au vinaigre. J'avais pas vu un seul d'ces trucs-là sans au moins un cure-dent ; on pourrait s'infiltrer armées.

Au moment d'quitter le village, mon cœur cogna dans ma poitrine. Beh oui, j'avais beau être excitée, j'restais pas moins qu'une jeune sheikah inexpérimentée au combat. Qui sait c'qui nous attendait là-bas ?

Aux abords du camp, j'lui fis signe de me rejoindre derrière un énorme rocher. Je sortis d'ma sacoche le reste de la teinture ainsi qu'les déguisements.

- On va devoir s'mettre en sous-vêtements et s'enduire d'cette couleur-là. Prête ?

Heureusement, un soleil irradiait dans l'ciel. On gambaderait p't-être en culotte, mais on choperait pas froid !

27/06/2023

Vous n’étiez pas loin du camp et c’est à ce moment là que tu te demandas pourquoi tu avais accepté cette mission. Passer une journée avec Ganon aurait sûrement été du même niveau. Ah, bien sûr que tu savais pourquoi tu avais dit oui et avec un grand sourire. Enquêter sur les monstres, c’était un peu ta passion et ta mission, comment dire non ? Et puis, tu n’avais pas vraiment réalisé ce que tu devrais faire avant d’arriver non loin du camp.

Jouer la comédie n'était pas ton fort, tu ne savais déjà pas mentir correctement, alors jouer le rôle d’un bokoblin ? Sortez les popcorns, parce que vous allez avoir de quoi vous occuper un petit moment.

Comment dire non à une mission qui nous aiderait à mieux comprendre les bokoblins ? Tu ne pouvais plus le faire, maintenant il allait falloir assumer. Tu ne savais pas si c’était ta peur d’échouer lamentablement et de te faire repérer dès la première seconde, mais tu ne sentais pas cette mission.

- Ah oui, la peinture, c’est vrai… allons-y.

Tu commenças à enlever le tout et cachas tes vêtements dans les fourrés. Tu priais pour que personne ne passe à ce moment et vous remarque, toutes les deux, en culotte, à vous badigeonner de peinture derrière un rocher. Pru’ha t'avait bien entendu demandé de faire attention à sa petite assistante, ça te rappelait ton enfance ; maintenant c'était toi qui étais à la place de l'adulte. Étonnant comme le temps passe vite. Tu regardais la petite en coin, elle avait une sacrée motivation malgré son âge... n’avait-elle pas peur d’aller en plein camp ennemi ? Tu te demandas presque qui était l'adulte ici, sûrement l’inconscience de la jeunesse qui la poussait à tout ça.

Tu l’aidas à mettre la couleur dans son dos avant de lui montrer le tien, il ne restait plus qu’à enfiler le reste des habits. Il était vrai que ceux-ci étaient assez bien faits et devraient vous aider à passer dans le camp. Maintenant, le plus compliqué allait commencer.

- Tu sais bien jouer le boko toi ? Montre moi !

Tu n’osais pas dire que c’était pour t’inspirer de ses gestes que tu lui demandais une démonstration. Tu priais aussi pour qu’elle ne te demande pas de faire la même chose. Cela dit, il vaudrait peut-être mieux essayer maintenant plutôt que de le faire directement devant le premier bokoblin que vous alliez rencontrer.

Tu pris le gros bâton que tu avais mis de côté dans tes affaires, écartas les jambes et les bras, avanças ton cou vers l’avant et arrondis ton dos. Tu frappas doucement le sol avec ton bâton et fis une danse maladroite, gesticulant tes bras dans tous les sens.

Puis tu entendis un grognement derrière toi, tu sursautas et te retournas; face à toi se tenait un bokoblin rouge. Pris de réflexe, tu voulus prendre ton katana qui n’était pas sur tes hanches. Reprenant tes esprits et regagnes ta pose pas très crédible, faisant mine que tout allait bien. Ton cœur battait pourtant la chamade sous ce costume, ta respiration avait du mal à rester calme. Tu jetas alors un coup d’œil à ta partenaire pour savoir comment elle s’en sortait de son côté.

cc @Josha

15/07/2023

@Nalrah | camp bokoblin | 25.07

- Tu sais bien jouer le boko toi ? Montre-moi !

Nalrah semblait pas bien confiante et ça commençait à m'faire sérieusement douter, moi aussi. Mais là, fallait ravaler sa frousse et s'tenir droit et fier... enfin, justement, pas trop.
Je mimais comme j'pouvais les bestioles rouges à groin d'cochon. Le dos voûté, les bras balançant de chaque côté, les g'noux fléchis... J'avais l'air finaude, ainsi !

Ça dût l'inspirer car elle prit aussitôt une posture similaire. L'était douée cette Nalrah, on m'avait pas vendu des salades !

- Pas mal, pas mal ! C'est parti mon kiki.

Mes doutes s'évaporèrent et on quitta not' cachette pour le camp. Pour l'moment, j'voyais que des rouges, les moins fortiches du lot. Ça s'annonçait bien, aucun d'eux moufta en nous voyant approcher. Y'en avait un sur sa tour miteuse de traviole qui scrutait l'horizon avec son cor dans les paluches. Un autre qui transportait des fruits de feu que j'pris soin d'éviter comme la peste... pis quatre autres autour du feu, comme hypnotisés par les volutes qui valsaient jusqu'aux cieux. De délicieuses venaisons cuisaient et leur odeur ravivait ma crampe d'estomac. Par Hylia, j'aurais donné cher pour retirer mon masque et m'enquiller cette viande tendre sous leurs yeux effarés.

J'gardai contenance et les observai. J'aperçus Nalrah qui semblait en mauvaise posture ; un bokoblin l'avait surprise et fort heureusement, elle avait fini par recouvrer ses esprits. Ouf, un peu plus et on aurait pris deux-trois taloches sans demander not' reste !

Mes jambes flageolaient un chouïa et j'voulus m'asseoir en tailleur près du feu. Au même instant, les quatre bokoblins dansèrent de joie en retirant leur repas un poil cramé. L'un d'eux lécha l'sol puis m'tendit un morceau :

- Groin-groin, grumph !

- Gra, grouf... ?

Sa gueule s'illumina, comme si j'venais d'éclairer sa lanterne sur l'un des grands mystères d'l'existence. J'me retrouva avec une part un peu plus grosse, sûrement car on m'trouvait trop chétif pour un bokoblin.

J'sentais leur regard posé sur moi, à attendre que j'becte. J'suais à grosses gouttes, implorant n'importe quelle divinité, Marlon y compris !

Et là, le sol trembla sous les pas d'une créature ÉNORME. J'vous l'donne en mille : un moblin d'argent. D'ARGENT.

À cet instant, si on m'avait tendu la bidoche d'vant la bouche, mes dents en auraient fait d'la chair à saucisse. Quel pétrin, mes aïeux. J'sais pas ce qui me prit à ce moment-là mais j'me leva d'un bond, lui offrit ma venaison en le suppliant intérieurement d'accepter (ce qu'il fit en me reniflant d'abord) puis je me coula jusqu'à Nelrah, lui murmurant aussi discrètement que possible :

- La mission d'vient délicate là... un coup d'son gourdin, et on ira nous-même saluer les astres.

27/06/2023

Massif, les yeux rouges, la peau blanche marbrée de traits d'un violet sombre, une longue corne triomphante sur sa tête, un moblin d'argent venait de s'introduire dans le camp et cachait la vue de ta partenaire.

Allait-elle bien ? Tu ne pouvais pas le voir et ton visage se décomposait ; les secondes te semblaient être des minutes. La situation devenait déjà particulièrement dangereuse. Tu savais te battre, mais pour cela, tu avais besoin de tes armes. Le pauvre petit gourdin en bois trouvé sur la route ne faisait clairement pas l'affaire face à un monstre de ce niveau. Vous le saviez, les couleurs représentaient la hiérarchie des monstres, l'argent était très élevé ; il devait sûrement être le patron de la zone. Il était d'ailleurs étonnant de remarquer ce mélange dans les camps de monstres : un plus fort, plusieurs bokoblins. Tu étais cependant presque rassurée que ce n'était pas un Hinox, cela dit ces monstres là semblaient plutot être des solitaires.

- Grumph.

Tu t'éloignas de ton voisin rouge pour rejoindre un coin plus calme du camp, et vis ta partenaire te rejoindre. Tu soupiras de soulagement avant de croiser tes jambes sur le sol, attendant que Josha vienne te rejoindre.

- La mission d'vient délicate là... un coup d'son gourdin, et on ira nous-même saluer les astres.
- En effet, on doit éviter l’affrontement..

D'un regard, tu exploras le campement : au centre se trouvait la cuisine, puis un endroit en hauteur pour observer les alentours à l'ouest, au fond en face de vous le stockage des armes, et plus loin, à l'est, des caisses stockant certainement la nourriture.

- Tout à l'heure, j'en ai vu un lustrer les armes. Je pense qu'on devrait aller par là et faire de même. On serait tranquilles et probablement moins suspects. Qu'en penses-tu ? Et si besoin, on serait proches des armes. Ou alors, on peut s'occuper de remplir la caisse là-bas avec les champignons qu'ils ont laissés de côté. C'est aussi à côté des armes, au cas où on en aurait besoin. On pourra continuer à prendre des notes en attendant ?

Les deux solutions te semblaient viables et assez éloignées du moblin qui semblait se délecter d'une venaison divine, de quoi l'occuper un moment. Après tout, pour l'instant, vous n'étiez pas démasqués, alors il fallait continuer à jouer le jeu jusqu'au soir. La mission était de mieux comprendre leur organisation, et quoi de mieux que de travailler dans un coin pour les observer à la tâche. Il est vrai que c'était une occasion en or.

cc @Josha

15/07/2023

@Nalrah | camp bokoblin | 27.07

Le plan de Nalrah nous mettrait en sécurité, pour sûr. Curieusement, les râteliers d'armes restaient sans surveillance, les bokoblins étant trop occupés à se dodeliner et festoyer. D'un hochement de tête, je me dirigeai à cet emplacement, louvoyant entre les caisses pour m'éviter d'autres surprises. Le bokoblin dont me parlait Nalrah me prit pour la relève et se contenta d'un "Groumph-phrr" reconnaissant avant de quitter son poste.

Coup d'chance, des fagots dispersés me permirent de m'asseoir tout à mon aise, abandonnant la posture cocasse quoi qu'inconfortable pour une autre plus humaine.

- Ouïouïlle, comment font-ils pour rester ainsi toute la journée... pensai-je en me massant l'épaule.

Je me saisis de mon carnet, d'un crayon et observa la morphologie des bokoblins : était-ce leur posture ou leur morphologie qui les modelait ainsi ? Si seulement nous pouvions en capturer un et l'passer à la loupe pour en apprendre davantage. Et pourquoi léchaient-ils le sol ? Était-ce un signe de respect, amical ou au contraire intimidant ? Une myriade de questions se bousculait jusqu'à allumer l'ampoule d'mon ciboulot : CHTING !

Quelques mois plus tôt, j'étudiais un herbier savamment commenté sur l'utilité de certaines plantes. L'une d'elles avait capté mon attention : la fleur de confusion. Son nectar sème le trouble dans les neurotransmetteurs, rendant la victime confuse ; elle s'attaque ainsi à n'importe qui, y compris ses propres alliés. C'est une fleur extrêmement rare, retrouvée au plus profond des grottes. Fort heureusement, le laboratoire en possède un pot, sous scellé. Nalrah devrait sûrement pouvoir en utiliser... associée à une flèche, cette fleur nous nous faciliterait la tâche : un bokoblin mort serait plus facile à étudier et parferait notre observation sans qu'on y risque nos miches.

Il faudrait que j'en parle à Nal...

Ploc. Ploc. Des gouttes humides tombèrent sur mes notes. Je levai la paume vers le ciel, pour m'assurer d'un début de pluie. Rien. Je sentis un souffle chaud et rance sur le dessus de mon crâne.

Et flûte.

27/06/2023

Tout se passait bien, vous étiez arrivés dans le coin comme prévu, avec une belle vue sur le camp pour recueillir les informations nécessaires. Tu observais les Boko, qui semblaient avoir une organisation presque humaine, finalement. Ils s'occupaient de leurs tâches, communiquaient entre eux, le camp semblait serein et dirigé par une hiérarchie de garène.

Cela te donnait presque des frissons de les voir aussi humains et organisés, mais après tout, même les fourmis avaient chacune leur tâche et savaient gérer toute leur communauté… ce n'était pas propre aux humains. Ce qui te donnait ces frissons, c'était plutôt de remarquer que vos ennemis n'étaient finalement pas si bêtes. Leur apparence de cochons mal lunés léchant le sol et grognant ne leur donnaient pas un air très intelligent; mais les observer aussi bien organisés, c'était déroutant.

Avaient-ils pris cela des humains ? Est-ce que c'était Ganon qui leur avait appris à faire tout ça ? Pourraient-ils encore évoluer, acquérir la médecine, la technologie ? Ce ne serait vraiment pas une bonne chose pour vous.

Ta longue réflexion fut interrompue lorsque tu remarquas le Boko qui se tenait au-dessus de ta partenaire écruvant dans son carnet. Pas très Boko comme activité... Ah. Tu attendis sa réaction, peut-être qu'il n'allait pas donner l'alerte après tout. Étonnamment, il se pencha et commença à sentir le carnet de Josha, laissant traîner de la bave sur la page. Après plusieurs grognements et reniflements bruyants, le Boko prit le carnet des mains de Josha avant de le mettre dans sa bouche. Ah.

Tu regardas Josha avec des yeux ronds, un peu soulagée de la stupidité de ce monstre finis par lâcher toi-même un grognement. Les minutes étaient longues... très longues, avant que le Boko ne recrache le carnet et grogne; visiblement le mets n'était pas à son goût. Il repartit alors, visiblement déçu que ce ne soit pas un nouveau plat.

Tu laissas quelques minutes filer avant de ramper vers ta partenaire.

- Ah… désolée pour ton carnet… tu veux rester encore ici ? Peut-être qu'on devrait rentrer et analyser tout ce qu'on a vu, puis revenir un peu mieux préparés ?

Tu te disais que vous aviez déjà passé pas mal de temps ici et tu ne te sentais plus très à l'aise. Tu avais le sentiment que tout pouvait basculer en danger d'une minute à l'autre et qu'il valait mieux revenir le lendemain avec un meilleur plan. Vous aviez pu observer un peu le camp, des idées pourraient donc vous venir à l'esprit.

cc @Josha